15ème Congrès international des Archives
James-Sarazin
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Laborde, à l'éducation de cette « foule intelligente » qui constitue toujours notre public. Rappelons que
l'Histoire est une des grandes passions françaises et que la France, contrairement à d'autres pays européens
comme l'Allemagne, ne dispose toujours pas de musée d'histoire à vocation nationale qui embrasse toutes les
périodes historiques. Un musée de l'histoire de France ambitieux répondrait à cette curiosité vis-à-vis de
l'Histoire en tant que discipline et des méthodes utilisées par les historiens. Un musée de l'histoire de France
ambitieux répondrait également à l'attente citoyenne qui s'exprime notamment à propos de la période noire du
gouvernement de Vichy ou de la guerre d'Algérie.
Dans les pages qui suivent, l'équipe du musée de l'histoire de France, aidée par les débats et les
propositions du comité scientifique, a essayé de formaliser des propositions pour le renouveau du musée de
l'histoire de France.
3.1.1. Bâtiments et collections : atouts et handicaps
Les atouts d'un nouveau musée de l'histoire de France aux Archives nationales sont paradoxalement
souvent des handicaps.
Au coeur du quartier historique du Marais, en plein centre de Paris, le Musée dispose de deux demeures
princières (l'hôtel de Soubise et l'hôtel de Rohan) elles-mêmes chargées d'histoire et dont le décor prestigieux
doit être non seulement préservé, mais encore restauré, et pour une part rétabli dans ses volumes initiaux
Ces décors, s'ils constituent un écrin, représentent cependant une contrainte très lourde dans l'agencement
du circuit muséal et la mise en oeuvre de la scénographie. L'historique des hôtels, leur architecture ainsi que leurs
décors intérieurs doivent faire l'objet d'une signalétique appropriée qui permette au visiteur de pouvoir visiter
les lieux et d'en connaître l'histoire. Cette signalétique doit évidemment subsister parallèlement à celle des
expositions (permanentes ou temporaires) et pouvoir en être facilement distinguée.
L'atout majeur du Musée a toujours résidé dans la présentation de documents originaux. Ceux ci doivent
faire l'objet d'un choix judicieux et d'une présentation soignée dans laquelle les éléments annexes utilisés pour
leur mise en situation ne devront en aucun cas prendre le pas sur eux.
L'infinie richesse des séries des Archives nationales et, au-delà, des Archives de France, permettra
évidemment de renouveler la sélection des documents exposés, de manière à ce que ceux-ci ne souffrent pas
d'une trop longue exposition (pas plus de trois mois en théorie).
Cela suppose cependant une rigoureuse attention dans l'organisation de ce roulement, de manière à ce que
sorties et réintégrations se fassent dans les meilleures conditions, compte tenu des restaurations et des campagnes
photographiques nécessaires. Tout cela peut être réalisé si l'équipe du Musée est assurée de pouvoir mener à
bien sa tâche sans risquer d'en être à tout moment détourné pour cause d'urgence (notamment par l'obligation de
monter une exposition temporaire « parachutée » sans tenir compte du programme général). L'expérience a
maintes fois prouvé que de telles interruptions freinent ou paralysent le service et ont pour principal inconvénient
de laisser stagner dans un local de réserve des documents qui devraient être réintégrés sans délai dans leur fonds
d'origine.
Le souci de conservation qui justifie le remplacement régulier des pièces présentées doit prendre
également en compte le fait que les manipulations multiples leur sont sans doute encore plus dommageables
(risques de pertes, de détériorations, etc.) que leur présentation à proprement parler, pourvu, bien sûr, que celle-
ci ne dépasse pas des délais raisonnables.
3.1.2. Le public :
Si les documents fragiles et précieux qui seront la matière principale du futur Musée et les salons de style
rocaille, son écrin, doivent concentrer toute l'attention des concepteurs et du scénographe, un autre facteur est à
prendre en compte : il s'agit du public ou plutôt des publics auxquels nous prétendons nous adresser.
Pour fidéliser les publics qui fréquentent le site et en capter d'autres, un programme semestriel est
systématiquement distribué aux groupes scolaires, aux lecteurs du CARAN, aux visiteurs du Musée ainsi qu'en
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Nous pensons par exemple à la verrue que représente l'installation des ateliers de microfilmage de la SIM, à l'arrière de la
salle d'exposition, au rez-de-chaussée de l'hôtel de Soubise, ou encore aux salles de tri installées au rez-de-chaussée de
l'hôtel de Rohan et qui défigurent la vue depuis les jardins.
