International Congress on Archives 2004 pres 225 ROCHAT C USABEN 04 FR  Page 7
15ème Congrès international des Archives 
 
Rochat  
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celle de la reconnaissance de la parole humaine et de sa dimension de sens, de compréhension et de découverte 
de la réalité. 
     Cette approche, dans laquelle on cherche le sens de l'expérience de l'Holocauste, revient en fait à dialoguer 
avec les témoins plutôt qu'à les étudier, et c'est par ce dialogue que la mémoire du passé a les meilleures 
chances, me semble-t-il, d'être une mémoire vivante et de maintenir réellement présente (et non omniprésente) la 
signification humaine, sociale et historique de la Shoah.  Les archives pourraient être un lieu adéquat pour la 
conduite de ce dialogue, un lieu où la réflexion pourrait se poursuivre et où l'on pourrait également noter les 
étapes par lesquelles passe la poursuite de cette réflexion.  Et les archivistes auraient, me semble-t-il, un rôle 
important à jouer dans ce dialogue, car au-delà de l'accès qu'ils nous donnent au matériel que nous cherchons et 
que nous venons consulter chez eux, ce sont leurs réflexions sur ce matériel et leurs observations quant à nos 
manières de nous y rapporter et, plus généralement, de travailler dans les archives et de les interroger dont ils 
pourraient nous faire part et dont nous pourrions grandement bénéficier. 
 
Conclusion
Dans les limites de ce texte, il ne m'a pas été possible d'examiner les questions posées dans l'introduction avec 
l'idée de voir ce que l'on peut en tirer quand il s'agit de rencontrer une personne donnée, susceptible de parler 
de son expérience passée de témoin de la Shoah, et éventuellement disposée à s'entretenir de ce sujet avec une 
personne qu'elle ne connaît pas. 
     Il ne m'a pas non plus été possible de préciser ce qui, une fois qu'une telle rencontre a eu lieu, en ressort et 
peut devenir précieux à déposer dans les archives.  Je peux néanmoins dire, sans pouvoir l'illustrer ici, qu'une 
chose importante qui m'est revenue dans ces rencontres et qui m'est apparue également dans les archives, c'est 
qu'il n'y a pas d'accès direct à l'expérience des autres.  Comprendre un témoignage, en passant par une 
réflexion sur la parole et une attention à la relation dans laquelle cette parole est dite, approfondit la 
communication avec les témoins et nous enrichit d'une prise de conscience dont il nous faudra, à notre tour, 
chercher à communiquer le contenu.  C'est à cela qu'archivistes et psychologues pourraient travailler ensemble.